À l’occasion de la Journée internationale des femmes, WIEGO examine les fondations posées par les dirigeantes des organisations de travailleuse·eur·s pendant la pandémie pour une approche ascendante de la reprise économique. En construisant une réponse à la crise fondée sur des stratégies d’entraide, de solidarité et de plaidoyer, elles nous montrent que l’action publique doit s’appuyer sur des expériences de terrain, y compris celles des femmes. Les gouvernements doivent se coordonner et coopérer avec les organisations de travailleuse·eur·s pour renforcer les filets de sécurité et protéger les moyens de subsistance des travailleuse·eur·s et des femmes.

Il est urgent d’adopter une approche inclusive de la reprise qui tienne compte de la dimension de genre car, sans cela, les inégalités de genre s’aggraveront et la représentation disproportionnée des femmes parmi les personnes démunies augmentera. La pandémie de la COVID-19, comme la récession mondiale de 2008 avant, nous rappelle que les crises représentent des chances à saisir afin de proposer d’autres visions sociopolitiques et économiques pour l’avenir. Alors que nous entrons dans une décennie de chocs climatiques, il est d’autant plus important d’examiner le travail de ces organisations et leur rôle dans la protection des moyens de subsistance de leurs membres.

Voici leurs histoires :

Workstation of a home-based worker in Ahmedabad, IndiaReshmaben Bashirkhan Pathan, leader de travailleuse·eur·s à domicile à Ahmedabad, Inde. Elle est une des dirigeantes de l’Association des femmes indépendantes (SEWA) et contribue à sensibiliser les travailleuse·eur·s à l’importance de la vaccination et de la protection contre le virus.
Renu at her stall in Bangkok, Thailand, before the pandemic, in 2015Renu, leader des vendeuse·eur·s à Bangkok, Thaïlande. Avec d’autres leaders de la coopérative de services Mubaan Nakila, elle apporte un soutien aux vendeuse·eur·s et à leurs familles pendant la crise en participant à la distribution de l’aide alimentaire, en facilitant l’accès aux services médicaux, en négociant les protocoles de sécurité sur le marché avec les autorités locales et en plaidant pour le retour des vendeuse·eur·s expulsé·e·s des zones commerciales.
 
Kayayei carry a load full of goods on their heads at Agbogbloshie Market in Accra, GhanaRukaya Bawule, leader kayayei à Accra, Ghana. À travers son organisation, l’Association Old Fadama Kayayei, Rukaya soutient les kayayei pendant la pandémie en partageant des informations sur l’importance des EPI et de la vaccination, puis en plaidant pour leurs besoins auprès du gouvernement local, dans un contexte de répression croissante.
Coura Ndiaye, a leader of Bokk Diom, washing bottles at the Mbeubeuss dump in Dakar, Senegal in January 2017 Coura Ndiaye, leader des récupératrice·eur·s de matériaux à Dakar, Sénégal. Son organisation, Bokk Diom, œuvre pour relever les défis et les besoins de plaidoyer occasionnés par la pandémie, ainsi que la menace de fermeture de la décharge par le gouvernement. Elle exige auprès du gouvernement d’améliorer les conditions de travail dans la décharge et d’inclure les récupératrice·eur·s dans les discussions concernant leur avenir.
Norma PalaciosNorma Palacios, leader des travailleuses domestiques à Mexico. Par l’intermédiaire de SINACTRAHO, un syndicat de travailleuses domestiques au Mexique qu’elle a contribué à fonder, elle apporte un soutien économique et émotionnel ainsi que des conseils juridiques aux travailleuses pendant la pandémie.

Ces récits se basent sur des entretiens menés avec des travailleuse·eur·s pour la phase 2 de l’Étude sur la crise de la COVID-19 et l’économie informelle de WIEGO, qui a eu lieu à la mi-2021. Pour en savoir plus sur le redressement des travailleuse·eur·s du fait de la COVID-19 dans les 12 villes étudiées, cliquez ici. Un résumé complet des résultats de l’étude est disponible ici.


Photo principale : Des kayayei portant des marchandises sur leur tête au marché de Kantamanto à Accra, au Ghana. La nuit, beaucoup de kayayei, faute de pouvoir se payer un logement, dorment dehors ou dans le marché, ce qui en fait une cible pour les voleuse·eur·s. Crédit photo : Jonathan Torgovnik/Getty Images Reportage