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Programme de Politiques urbaines

Présentation du programmePartout dans les pays du Sud, dans les villes, la plupart de gens se procurent des moyens de subsistance dans l’économie informelle. Malgré la contribution de ces travailleuse·eur·s, qui fournissent des biens et des services essentiels, elles·ils sont largement exclu·e·s de l’urbanisme, c’est-à-dire, la conception, l’architecture et les politiques urbaines.

Les efforts du programme de Politiques urbaines de WIEGO sont destinés à transformer les systèmes urbains de manière que les travailleuse·eur·s de l’informel puissent atteindre plusieurs objectifs : des revenus plus élevés et plus stables, des lieux de vie et de travail sécurisés et les compétences nécessaires pour négocier des avantages durables dans les politiques et pratiques urbaines. Pour y parvenir, nous apportons des recherches, des réflexions conceptuelles et d’action publique, des lignes directrices et des débouchés de participation pour les organisations de base, les décideuse·eur·s politiques, les urbanistes et les universitaires.

Activités du programme Réaménager les systèmes, la planification et les pratiques en matière d’urbanisme pour y intégrer les travailleuse·eur·s

Le programme de Politiques urbaines se concentre sur des actions qui rendent visibles l’ampleur et la contribution de l’économie informelle en milieu urbain, ainsi que sur les moteurs d’exclusion ou d’inclusion. Un volet de travail consiste à chercher l’intégration des travailleuse·eur·s de l’informel, dans des conditions favorables, aux systèmes de l’urbanisme, plus particulièrement, à la planification, à la mise en service d’infrastructures, à la gestion des déchets et aux services de détail et de l’alimentation. Partout où nous travaillons, notamment au Brésil, en Afrique du Sud et en Inde, nous épaulons directement les processus d’intégration et nous travaillons en étroite collaboration avec les Villes focales. Notre travail s’effectue pour une bonne partie aux côtés des organisations de base des travailleuse·eur·s. Nous nous évertuons à accompagner leur travail de plaidoyer, à étayer l’action publique pertinente et à exercer une influence sur les principales communautés de pratique. Nous visons un cercle vertueux entre le niveau local et le niveau mondial, par lequel les réussites locales obtenues grâce aux données confectionnent les processus de politiques à l’échelle mondiale qui, à leur tour, viennent appuyer les acquis à l’échelle locale.

  • Pour s’assurer des politiques et des pratiques inclusives, les statistiques précises sont essentielles. Depuis longtemps, le programme de Politiques urbaines assiste le programme de Statistiques dans l’estimation de l’ampleur et de la contribution de l’économie informelle en milieu urbain, ce qui comprend des lignes directrices pour collecter des données sur les récupératrice·eur·s de matériaux et sur les vendeuse·eur·s de rue. Parallèlement, le programme focalise son attention sur la collecte et diffusion d’éléments qui prouvent les contributions apportées par les travailleuse·eur·s à domicile aux villes ; par les vendeuse·eur·s de rue et les commerçant·e·s de marché à la sécurité alimentaire des villes ; et par les récupératrice·eur·s de matériaux aux systèmes de gestion des déchets municipaux et à l’atténuation du changement climatique.

  • Main dans la main de l’initiative Villes focales, le programme de Politiques urbaines offre régulièrement des connaissances sur l’état de l’économie informelle du milieu urbain. En 2023 et 2024, nous avons évalué les répercussions de l’envolée du coût de la vie pour les travailleuse·eur·s de l’informel à Bangkok et à Accra.  Cette évaluation est un suivi de l’étude sur la crise de la COVID-19 menée dans plusieurs villes, qui a dévoilé les impacts disproportionnés de la pandémie sur ces travailleuse·eur·s, plus particulièrement sur les femmes et sur des groupes spécifiques. L’étude a également montré comment ces impacts s’attardent à disparaître. et tout cela a fourni des connaissances cruciales pour le plaidoyer au niveau des villes. Parmi les études précédentes, on retrouve l’étude de suivi de l’économie informelle dans dix villes et l’étude de la crise économique mondiale. Nous avons mené ces études en partenariat avec des organisations de travailleuse·eur·s ; elles reflètent non seulement la réalité concrète des travailleuse·eur·s à domicile, des vendeuse·eur·s de rue ou de marché et des récupératrice·eur·s de matériaux, mais aussi la manière dont les pouvoirs publics et autres acteurs s’érigent en soutien ou en entrave de leur travail. Nous épaulons les efforts de plaidoyer dans les villes et, à la fois, à l’échelle internationale.

  • Il y a de plus en plus de rapports déclarant que les travailleuse·eur·s de l’informel sont en proie aux effets du changement climatique, qui constituent maintenant une crise et l’une des priorités du plaidoyer effectué par les mouvements de travailleuse·eur·s. Le programme de Politiques urbaines vise à comprendre les effets du changement climatique sur l’économie informelle en milieu urbain et à les rendre visibles ; en particulier, pour ce qui est des travailleuse·eur·s à domicile, des vendeuse·eur·s de rue et des récupératrice·eur·s de matériaux. Face à l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, nous avons mis l’accent sur l’élaboration de lignes directrices cherchant à atténuer les risques sanitaires et à proposer des infrastructures urbaines résilientes.  L’objectif de ce travail est double. D’un côté, nous désirons renforcer les stratégies de survie et d’adaptation déjà en place. De l’autre côté, nous souhaitons que les politiques et les pratiques locales et nationales, ainsi que les processus liés au changement climatique, notamment la Conférence des parties des Nations Unies et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), garantissent des engagements concrets en faveur d’interventions visant à maintenir les moyens de subsistance.

  • Les travailleuse·eur·s de l’informel habitent pour la plupart des quartiers informels et, pour quelques-un·e·s, leur maison est à la fois leur domicile et leur lieu de travail. Sur le travail à domicile, nous avons échafaudé des approches novatrices à plusieurs questions : la sécurité des droits d’occupation, le financement du logement et une règlementation appropriée de zonage. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Fonds de logement Mahila.

    Concernant la vente de rue, nous accompagnons, aux côtés des Villes focales, la conception de modèles pour un urbanisme inclusif, y compris la planification et l’architecture urbaines, à l’instar du travail effectué par Asiye eTafuleni à Warwick Junction, à Durban, ou du travail des Villes focales à Mexico. À Delhi, l’une de nos priorités est le suivi de la mise en œuvre de la loi indienne sur les vendeuse·eur·s de rue. Nous avons élaboré des lignes directrices sur l’espace public à l’intention des travailleuse·eur·s, des fonctionnaires du niveau local et des décideuse·eur·s politiques.

    Quant à la récupération de matériaux, nous avons préparé des ressources au sujet des approches axées sur les moyens de subsistance. Ces approches portent sur la fermeture des décharges, , la finance carbone et la valorisation énergétique. Au Brésil, en Colombie et en Inde, nous avons accompagné et suivi des cas d’inclusion. Au Brésil, nous avons soutenu les Forums sur la citoyenneté et les déchets et l’Observatoire du recyclage inclusif.

  • C’est un mythe de croire que les travailleuse·eur·s de l’informel échappent à l’impôt. Pourtant, les gouvernements nationaux et les organisations multilatérales ne cessent d’essayer de les faire entrer dans le « filet fiscal ». Le programme de Politiques urbaines veut documenter et rendre visible le grand nombre de taxes et de redevances, souvent locales, auxquelles ces travailleuse·eur·s s’acquittent constamment. Cette voie nous emmènera à influencer l’action publique et à doter les organisations de base des travailleuse·eur·s de compétences pour engager des négociations avec les autorités fiscales et les pouvoirs publics locaux. Nous travaillons également avec des partenaires spécialisés dans la fiscalité et le développement afin de nous engager auprès des principaux acteurs politiques à l’échelle internationale, notamment l’OCDE, la Banque mondiale et le FMI.  En matière de fiscalité, nous avons fait donc de forts progrès au Sénégal et au Ghana, deux pays où nous avons piloté de larges projets de recherche. Notre travail au Ghana, en particulier, a mis en exergue à quel point les preuves empiriques s’avèrent cruciales pour la conception de politiques fiscales équitables et efficaces.

  • Toute influence sur les communautés de pratique qui façonnent les moyens de subsistance en milieu urbain revêt un caractère crucial pour tout changement qui se veut perdurable. Cette influence comporte des partenariats et des publications. Nous avons ainsi participé à des ouvrages collaboratifs à accès ouvert, notamment COVID-19 and the Informal Economy [La COVID-19 et l’économie informelle] et The Informal Economy Revisited [Réexamen de l’économie informelle]. Nous étions également à l’origine de numéros spéciaux de revues, comme sur les moyens de subsistance en milieu urbain pour Environment and Urbanization. Depuis longtemps, notre travail de planification urbaine bénéficie des alliées telles que l’Institut indien des établissements humains et l’Association des écoles africaines de planification. Concernant notre travail sur les déchets, nous prodiguons des conseils à l’Association internationale des déchets solides ; à l’organisation Pew Charitable Trusts à propos des politiques liées au plastique ; à la Circulate Initiative, et à WaterAid et Santé au travail sans frontières sur des questions de santé et de sécurité. Pour ce qui est de notre travail autour de la fiscalité, nous travaillons depuis longtemps en partenariat avec le Centre international pour la fiscalité et le développement. En ce qui concerne nos travaux portant sur l’économie du développement, nous collaborons avec l’Institut mondial de recherche sur l’économie du développement de l’Université des Nations unies.

  • Le programme de Politiques urbaines de WIEGO a une longue histoire d’engagement dans les processus pertinents des Nations unies. Grâce aux efforts de WIEGO et de ses alliées lors de la Conférence Habitat III, le Nouveau Programme pour les villes inclut désormais un langage fort et positif sur l’économie informelle.  Plus récemment, notre travail s’est inscrit dans le cadre du traité mondial sur les plastiques et dans les négociations de la Conférence des Parties. Dans le domaine de la fiscalité, nous collaborons régulièrement avec des institutions financières internationales. Nous avons d’ailleurs organisé un webinaire sur la conception des taxes en partenariat avec l’OCDE et nous collaborons fréquemment avec le programme fiscal de la Banque mondiale. Nous avons également contribué à l’élaboration des rapports Gold de l’organisation Cités et gouvernements locaux unis, pour laquelle nous avons rédigé quatre articles de recherche. Nous participons activement à la Plateforme globale pour le droit à la ville et à Cities Alliance [Alliance des villes]. Nous partageons de nombreuses préoccupations avec l’organisation Slum Dwellers International e concourons avec elle dans plusieurs processus internationaux de plaidoyer.

Notre façon de travailler

  • Recherche

    Le programme de Politiques urbaines se sert d’une pluralité de méthodes de recherche, allant des entretiens qualitatifs approfondis et des discussions de groupes-cibles aux enquêtes quantitatives et à l’analyse des données recueillies par les organismes nationaux de statistiques. Nos méthodes mettent constamment en avant les expériences et les perspectives des travailleuse·eur·s. Nous produisons des connaissances pratiques et théoriques basées sur les réalités des pays du Sud.

  • Plaidoyer en matière d’action publique

    Nous analysons à la fois les politiques et les pratiques pour identifier des leviers permettant d’obtenir des avantages pour les travailleuse·eur·s. Nous engageons des dialogues en matière d’action publique avec les gouvernements et ouvrons des voies pour que les travailleuse·eur·s puissent faire entendre leur voix. Notre objectif est d’emmener les réalités locales à exercer une influence sur les politiques du niveau international pour ensuite renforcer les acquis du niveau local.

  • Soutien aux organisations de travailleuse·eur·s

    Notre travail s’effectue pour une bonne partie en collaboration avec des organisations de base et pour elles. En plus de soutenir les réseaux mondiaux de travailleuse·eur·s, nous nous allions depuis longtemps avec le Mouvement national des récupératrice·eur·s de matériaux du Brésil (MNCR), SEWA-Delhi, le Fonds de logement Mahila Housing Trust et HomeNet-Thaïlande parmi d’autres. Nous préparons du matériel pour appuyer les mouvements de travailleuse·eur·s dans leurs revendications et dans leurs efforts de plaidoyer.

Histoire vedette Weaving Webs of Knowledge, Action and Affection

This e-book compiles photos, learnings and reflections gathered by WIEGO’s Rhonda Douglas based on her research gathered in 2020 and 2021 from WIEGO team Brazil, waste pickers and partners in Belo Horizonte...

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Projets

Le programme de Politiques urbaines de WIEGO assure la coordination des projets visant à améliorer les situations des travailleuse·eur·s de l’informel aux quatre coins des pays du Sud. Ces initiatives convergent sur plusieurs domaines stratégiques.

  • Augmenter la visibilité – Le domicile comme lieu de travail

    Dans le but d’épauler les travailleuse·eur·s à domicile lors du plaidoyer et des interventions, nous mettons le focus sur les questions entourant le domicile comme lieu de travail. À Delhi, nous avons dressé une carte pour connaître comment et où les travailleuse·eur·s font de leur domicile leur lieu de travail, et pour comprendre ce que cela implique pour la planification et les politiques urbaines. Nous avons documenté le travail du Fonds de logement Mahila en utilisant la perspective du domicile comme lieu de travail. De plus, Shalini Sinha a été coéditrice d’un numéro spécial de Built Environment.

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  • Privilégier l’autonomisation des femmes – Projet Genre et déchets

    Pour sensibiliser les récupératrice·eur·s de matériaux à la question de l’égalité des genres, le projet « Genre et déchets » a entrepris une initiative participative sous forme d’ateliers dans l’État de Minas Gerais, au Brésil. L’objectif était de fournir aux récupératrices de matériaux des outils pratiques pour les aider à réfléchir de manière critique et à remettre en question les hiérarchies basées sur le genre enracinées chez elles, au travail et dans le mouvement des récupératrice·eur·s. Le projet a développé une boîte à outils de l’éducation populaire et un plan d’action sur le genre, ainsi qu’une boîte à outils destinée aux praticien·ne·s et aux universitaires, mettant en lumière les inégalités de genre dans le secteur des déchets.

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  • S’attaquer aux risques sanitaires rencontrés par les récupératrice·eur·s de matériaux – Projet Cuidar

    Le projet Cuidar a examiné les risques en matière de santé et de sécurité au travail rencontrés par les récupératrice·eur·s de matériaux. Nous avons collaboré avec les mouvements de travailleuse·eur·s pour diminuer ces risques. CataSaúde Viraliza, une formation destinée aux récupératrice·eur·s qui s’est déroulée pendant la pandémie de la COVID-19, comportait des stratégies pour répondre aux risques économiques et d’autre nature.

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  • S’assurer l’inclusion – Espace public pour toutes et tous

    Des activités diverses et inclusives dans les espaces publics peuvent aider les villes et leurs habitant·e·s à prospérer, mais des intérêts et des usages concurrents peuvent poser des défis. Dans le cadre du projet « Espace public pour toutes et tous », issu d’une collaboration avec Cities Alliance, nous avons développé des ressources pour les travailleuse·eur·s de l’informel nécessitant un accès à l’espace public, ainsi que pour les décideuse·eur·s politiques souhaitant construire des villes inclusives.

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Publication Du palais aux cuisines : faire de la C189 une réalité pour les travailleuses domestiques en Afrique – WIEGO Réflexions sur le droit et l’informalité n° 9

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Autres programmes de WIEGO

  • Organisation et représentation

    Le programme d’Organisation et représentation accompagne les organisations de travailleuse·eur·s de l’informel dans le renforcement de leurs capacités en matière d’organisation et de direction. Le programme les aide également à se rapprocher les unes des autres et de leurs alliées dans leur lutte pour améliorer les conditions de travail de leurs membres.

    Programme d’Organisation et représentation
  • Droit

    Le programme Droit fait tout son possible pour que les lois et les règlementations reconnaissent, incluent et protègent tous les droits des travailleuse·eur·s. Nous formons également les travailleuse·eur·s à l’utilisation de la loi dans leur lutte pour obtenir les droits et protections liés au travail.

    Programme Droit
  • Protection sociale

    Le programme de Protection sociale épaule les travailleuse·eur·s de l’informel pour avoir accès aux protections sociales tout au long de leur vie, l’intention étant de leur permettre d’atténuer les risques pesant sur leurs revenus et de faire face aux chocs.

    Programme de Protection sociale
  • Statistiques

    Le programme de Statistiques collabore avec des statisticien·ne·s pour améliorer les méthodes statistiques qui rendront visibles l’ampleur et l’importance tant de l’économie informelle que de la situation de celles et ceux qu’elle emploie. Le programme fait la diffusion des données dans des formats accessibles.

    Programme de Statistiques