Malgré l’abondance de débats sur la fiscalité et la protection sociale dans l’économie informelle, les preuves empiriques restent limitées. À partir de nouvelles données représentatives sur les travailleuse·eur·s de l’informel d’Accra, au Ghana, ce document fournit des informations inédites sur leur accès à la protection sociale et aux plans d’aide mis en place pendant la crise de la COVID-19.
Trois conclusions principales émergent. Premièrement, la majorité des travailleuse·eur·s de l’informel à Accra ne bénéficient pas d’une couverture sociale, à l’exception du régime national d’assurance maladie. Deuxièmement, en dépit de certaines idées reçues, ces travailleuse·eur·s paient une variété d’impôts, de permis, de prélèvements et de redevances. Notamment pour celles et ceux situé·e·s au bas de l’échelle des revenus, le rapport entre impôts et revenus est beaucoup plus élevé que pour les travailleuse·eur·s du formel. Troisièmement, la charge fiscale dans le secteur informel est très régressive, affectant de manière démesurée les segments les moins rémunérés. Les faits indiquent donc que, pour une partie importante du secteur informel, la marge de manœuvre pour de nouveaux impôts ou contributions s’avère très limitée.
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