Résumé ici.
Principales constatations
● Travailleur·euse·s essentiel·le·s mais non reconnu·e·s. Historiquement, et surtout pendant la pandémie, les récupérateur·trice·s ont contribué, avec leur travail, à la santé publique et à la gestion des déchets en récupérant des matériaux recyclables et, ce faisant, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, la réforme du système de gestion de déchets, promue par le Projet de Promotion de la Gestion Intégrée et de l'Économie de Déchets Solides du Sénégal (PROMOGED), ne les inclut pas en tant que parties prenantes dans la prise de décisions et ne leur offre pas non plus de garanties à la sécurisation de leurs moyens de subsistance.
● Impacts économiques structurels, pas temporels. Bien que la COVID-19 ait eu un impact sur leurs capacités de travailler et de générer des revenus, la plupart des problèmes vécus par les récupérateur·trice·s sont structurels, approfondis par les mesures mises en place par l'Unité de Coordination de la gestion de déchets solides (UCG), qui ont déjà provoqué des altérations dans la chaîne d'approvisionnement de déchets et dans l'organisation de la décharge. Ceci, avec le PROMOGED, constituent les menaces les plus importantes pour le travail des récupérateur·trice·s.
● Économie de survie. Face à la pandémie, pour continuer à travailler, les récupérateur·trice·s sont forcé·e·s à prendre des risques croissants, dans un contexte où leurs revenus n'ont pas encore atteint les niveaux d'avant la COVID-19, leurs économies ont été épuisées et leur accès à d’autres ressources est limité. L'impact a été dévastateur pour les ménages des ces travailleur·euse·s. Sans accès à des appuis, sans l'accompagnement de la part du gouvernement et sans l'extension de la protection sociale, leurs possibilités de se remettre seront minimales.
● Une crise avec une dimension de genre. Depuis le début de la pandémie, il est devenu évident que, pour les récupératrices, il s'agit d'un choc durable à plusieurs volets : elles sont confrontées à des obstacles croissants dans leur travail et voient leurs revenus diminuer ; à s conditions de travail plus précaires ; et aussi à une augmentation des responsabilités ménagères non-rémunérées, en particulier celle de la garde d'enfants, qui leur empêchent de travailler.