Aujourd’hui plus que jamais, la pandémie de la COVID-19 souligne le fait que la justice sociale et la reprise économique ne peuvent devenir réalité tant que les travailleuse·eur·s, chacun·e, ne bénéficient de conditions de travail décentes et que leurs contributions à la société ne sont pas comprises et reconnues. Cantonné·e·s dans l’économie informelle, les travailleuse·eur·s de l’informel, que ce soit des travailleuses domestiques qui prodiguent des soins, des travailleuse·eur·s à domicile qui fabriquent des équipements de protection individuelle, des vendeuse·eur·s de rue et de marché qui font le commerce d’aliments et de produits de première nécessité ou des récupératrice·eur·s de matériaux qui assurent la propreté de la ville, ne sont pas moins à l’oeuvre en première ligne.
Les travailleuses de l’économie informelle ont également vu s’accroître les tâches de soins non rémunérées suite à la fermeture des écoles. Les travailleuse·eur·s de l’économie informelle, y compris celles et ceux qui exercent un emploi informel, en raison de la non-conformité de leurs employeurs, se voient supporter le coût de cette pandémie avec peu ou pas de soutien. Et pourtant, toutes les femmes et tous les hommes de l’économie informelle —qu’elles·ils soient sous-traitant·e·s, employé·e·s d’une entreprise, salarié·e·s d’un ménage ou indépendant·e·s— contribuent à l’économie dans son ensemble en générant de la demande et en apportant de revenus à leur ménage et à leur communauté.
Leur contribution à l’économie se fait également par les taxes, les droits et les permis d’exploitation nécessaires à l’exercice de leur activité, et pourtant la plupart n’ont pas accès à des services publics de qualité ni ne bénéficient d’aucune forme de protection sociale en contrepartie. Ce qui veut dire que les mesures d’austérité imposées par le FMI et les gouvernements saperont le potentiel de reprise économique et feront peser encore plus le coût sur les travailleuse·eur·s démuni·e·s.